Le château de Aarburg (auf deutsch)

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C'est sur un verrou rocheux dominant le défilé par lequel passent l'Aar et la grand-route que se dresse la forteresse d'Aarbourg. La fondation de cet imposant ouvrage doit bien remonter au XlIe siècle et on l'attribue aux seigneurs de Büron qui, à un moment donné, adoptèrent le patronyme d'"Aarbourg". Le noyau de la forteresse est formé par le donjon et le corps de logis du château féodal; il occupe la partie ouest de l'arête rocheuse.

Au début, seul ce secteur était construit; vers l'est, l'ouvrage se terminait par le donjon, de caractère purement défensif. L'habitation, un bâtiment allongé de deux parties, était greffée sur la façade occidentale de la tour, tandis que la façade sud était précédée d'une grande porte. Après l'avoir passée, on arrivait à la braie aménagée devant le corps de logis. Un mur crénelé longeait le bord du rocher; il était sans doute relié aux remparts de la bourgade. Notons en passant que la disposition du "Stein", à Baden, se présente de façon assez semblable.

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A Aarbourg, les bâtiments de l'époque baillivale bernoise ont été érigés devant ceux du Moyen Age, du côté sud. A l'ouest, au-dessus de l'église, l'ouvrage se termine par les fortifications construites au XVIIe siècle. Dans son plan, le donjon dessine un carré, ou presque, de quelque dix mètres de côté. L'épaisseur des murs est considérable puisqu'elle atteint de 3 à 3,5 mètres. L'appareil est fait de gros blocs de calcaire du Jura extraits sur place. Plus tard, la carrière ainsi née servit d'obstacle d'approche. Le rez-de- chaussée est entièrement taillé dans le roc. L'entrée actuelle, à l'est, n'a été construite qu'en 1666; à l'origine, le donjon devait être pourvu d'une porte surélevée pratiquée dans la façade ouest, à la hauteur du cinquième étage. Seules deux meurtrières datent encore du haut Moyen Age; toutes les autres sont tardives. Le corps de logis est quelque peu en retrait par rapport au donjon; ses rares fenêtres remontent à l'époque de construction. Ici aussi, l'épaisseur des murs est considérable. La tourelle d'escalier dite "Schneggen" construite à l'angle sud de l'habitation date du XVIIe siècle. Le second corps de logis érigé à cette même époque a subi maints remaniements au cours des siècles. Le corps moyen-âgeux de l'ouvrage fut fortement renforcé aux XVIe et XVIle siècles. Aujourd'hui encore, ce qui est resté de cette imposante forteresse occupe toute l'arête rocheuse. Seules les tours de guet qui flanquaient les différents ouvrages de fortification ont disparu. On trouvait parmi ces ouvrages des éléments tels que barbette, tenaille, lunette, caponnière, casemate, salles de guet, maison des lieutenants, arsenaux et poudrières.

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La forteresse d'Aarbourg semble avoir été fondée au XlIe siècle. L'élément le plus vieux qui ait subsisté, le donjon, doit quant à lui avoir été érigé aux environs de 1200. Vers le milieu du XIlle siècle, les seigneurs de Büron, propriétaires de l'ouvrage, s'appliquèrent avant tout à consolider les biens patrimoniaux qu'ils possédaient en pays lucernois. C'est pourquoi ils cédèrent le château d'Aarbourg aux comtes de Frohbourg, dont nombre de documents furent par la suite établis à Aarbourg. Mais des difficultés d'ordre économique et politique empêchèrent les Frohbourg de créer la vaste seigneurie d'un seul tenant à laquelle ils aspiraient et les forcèrent à aliéner peu à peu certains de leurs biens. Ainsi, en 1299, le comte Volmar de Frohbourg vendit la seigneurie d'Aarbourg aux ducs Rodolphe et Frédéric d'Autriche, qui la cédèrent en gage à l'une de leurs familles de ministériaux, les Kriech. Ceux-ci la gérèrent jusqu'en 1415. Un petit bourg fortifié fut fondé au pied de la forteresse; il devait par la suite obtenir des Habsbourg un droit de ville. Après que le roi Sigismond eut mis au ban de l'Empire le duc Frédéric d'Autriche et qu'il eut donné aux Confédérés l'ordre d'occuper militairement les territoires ducaux sis dans leur voisinage, les Bernois, sans tarder, envahirent l'Argovie. Cette possibilité d'expansion fut pour eux plus que bienvenue, envieux qu'ils étaient depuis longtemps de posséder cette région fertile du bassin de l'Aar.

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Le 20 avril 1415 déjà, Aarbourg tombait entre leurs mains. Berne reconnut immédiatement l'importance de la forteresse; elle en racheta le gage et s'attribua la seigneurie d'Aarbourg avec tout ce qui en dépendait: terres et gens, droit de ban, basse et haute juridiction. Un bailli bernois fut installé au château. Par la suite, cet ouvrage fut remanié. à plus d'une reprise. En 1557, le donjon fut doté d'un toit en croupe et dès 1575, un escalier relia le château et l'église, l'ancienne chapelle domestique des Frohbourg. La tourelle d'escalier hexagonale coiffée d'un toit à bulbe, le "Schneggen", fut érigée en 1621/22; en même temps, on construisit à son midi une nouvelle habitation. Après la scission confessionnelle de la Confédération, la seigneurie d'Aarbourg revêtit une importance accrue pour Berne. Cette région du bassin de l'Aar représentant la seule voie directe de communication entre Berne et ses districts argoviens, elle était exposée aux attaques militaires toujours possibles des cantons catholiques. C'est à la guerre des Paysans que le château d'Aarbourg doit d'avoir été transformé en une puissante forteresse, un ouvrage qui devait assurer la protection militaire de la liaison entre la Haute et la Basse Argovie. Depuis longtemps déjà, les cantons catholiques de Soleure et de Lucerne mettaient tout en œuvre pour ébranler la puissance bernoise et provoquer la séparation des deux régions argoviennes. L'agrandissement de la forteresse d'Aarbourg leur convint d'autant moins qu'à cette même époque, Berne et Zurich tentaient par tous les moyens de mettre obstacle à la reconstruction du "Stein", à Baden. Soleure songea même à faire usage des armes pour empêcher Berne de mettre ses projets de construction à exécution. La première guerre de Villmergen poussa les autorités bernoises à activer les travaux et malgré l'opposition des cantons catholiques, les transformations furent entreprises vers 1660. Le donjon fut doté d'une plate-forme pour l'artillerie et d'importants autres ouvrages de défense ne tardèrent pas à voir le jour. Les caves de la tour furent transformées en prison et en chambre de torture. De 1666 à 1798, le bailli d'Aarbourg porta le titre de commandant. Il avait sous ses ordres un lieutenant, trois sergents-majors, trois caporaux, un tambour, un fifre et cinquante-quatre soldats. Cette troupe avait pour tâche de surveiller l'ouvrage et de s'occuper des prisonniers d'Etat, parmi lesquels se trouvaient les adversaires politiques de l'Ancien Régime; leur nombre ne cessa de croître vers la fin du XVIlle siècle. La forteresse, qui coûta à Berne d'énormes sommes, fut achevée en 1673. Mais après peu de temps déjà, ses occupants se plaignirent de la mauvaise qualité de bien des travaux. Un siècle plus tard, en 1798, une expertise soulignait que l'ouvrage se trouvait dans un état déplorable: les toits pourris et vermoulus risquaient à tout instant de prendre feu, la casemate était humide et l'on ne pouvait se fier à la troupe. Au mois de mars 1798, la seule forteresse confédérée d'importance se rendit aux Français.

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Par la suite, elle hébergea des prisonniers. En 1804, la ville d'Aarbourg fut attribuée au nouveau canton d'Argovie; jusqu'en 1818, celui-ci employa le château comme arsenal, puis il en fit un pénitencier. En 1893, une maison d'éducation pour jeunes gens fut installée dans l'ancienne forteresse. D'importants travaux de rénovation et d'agrandissement furent exécutés de 1954 à 1959 et en 1955, une maison d'habitation plus confortable remplaça la construction allongée dans laquelle se trouvaient les cellules. Les nouveaux bâtiments s'insèrent harmonieusement dans l'ancien complexe historique.

La chapelle domestique des comtes de Frohbourg fut remaniée et agrandie en 1484 et on veilla alors à ce que la tour érigée à l'est du sanctuaire épouse la ligne ascendante du rocher. Détruite en 1840 par un incendie, l'église fut reconstruite deux ans plus tard. Son style néo- gothique et ses deux tours modifièrent cependant la ligne échelonnée que dessinent la ville, l'église et le château.

Bibliographie

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