Fribourg : Les châteaux de Grolley (auf deutsch)

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Le château du village

Le canton de Fribourg compte plus de 200 châteaux ou manoirs, construits pour la plupart au XVIIIesiècle. Sous l’Ancien régime, les familles patriciennes fribourgeoises possédaient un patrimoine foncier et agricole important. Aussi, devaient-elles gérer leurs domaines qui étaient, avec le Service étranger, leur principale source de revenus. La construction d’une résidence sur leurs terres permettait donc une meilleure gestion de leurs biens puisque le propriétaire et sa famille s’y installaient en été, généralement après la Fête-Dieu, et y résidaient jusqu’à la Toussaint, soit pendant la période de la plus grande activité agricole.
Mais la construction de ces châteaux n’était pas déterminée par de seules raisons de gestion économique. Il semble que les impératifs de la mode étaient déterminants. En effet, ce goût de posséder des demeures vastes et représentatives, sises hors des centres urbains, s’était développé dans divers pays d’Europe.
Les Fribourgeois, grâce au service étranger, ont pu apprécier cette manière de vivre et ils ont essayé, dans la mesure de leurs modestes moyens, d’imiter les habitudes des cours royales et princières européennes. Leurs maisons de campagne étaient souvent plus somptueuses que leurs hôtels particuliers sis en ville de Fribourg où le cadastre parcellaire médiéval, même élargi par l’achat d’immeubles voisins, limitait leur surface d’implantation. Leur aménagement et leur décoration étaient généralement soignés, car le séjour qu’on y faisait à la belle saison était prétexte à de nombreuses fêtes et réceptions.

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Le château de Grolley est particulièrement intéressant, car son salon est orné d’un décor remarquable et très original. Les murs sont entièrement recouverts par des toiles peintes tendues sur des châssis. Le peintre a représenté avec une grande habileté une vaste scénographie montrant les occupations plaisantes de la société patricienne à la campagne, soit des représentations de la commedia dell’arte, de scènes de jeu, de repas, de promenade dans un jardin, une collation de chasseurs, une bergerie, une scène familiale intime et un couple masqué. Des natures mortes ornant les dessus-de-fenêtres complètent l’ensemble. Cet important ensemble pictural n’est ni signé, ni daté. Mais une datation relativement précise du château et du décor peint du salon est par contre possible, grâce à une analyse dendrochronologique de la charpente du toit et d’une baguette du châssis d’une des toiles peintes. Cette analyse indique que les arbres utilisés ont été abattus en automne/hiver 1747-1748. Il est généralement admis que le bois était employé en charpenterie au cours de l’an- née qui suivait sa coupe, soit dans ce cas à la fin 1748 ou en 1749. On possède ainsi la date de construction ou d’un réaménagement complet du château. La peinture du salon a vraisemblablement été réalisée à la fin des travaux, que l’on peut raisonnable- ment situer vers 1750-1760. Cette datation est corroborée par l’analyse stylistique des éléments décoratifs notamment de remarquables cartouches de style rocaille entourant les scènes figuratives. Le peintre n’est malheureusement pas identifié pour l’instant. Par contre, les œuvres graphiques lui ayant servi de modèle sont connues. Il s’agit de 4 gravures de François- Antoine Aveline (1718-1780), représentant «L’Heure du Matin», «Le Tems de l’Après- dinée», «L’Heure du Midi» et «Le Tems de la Soirée». Les personnages sont reproduits fidèlement, avec quelques légères modifications. Par contre, dans «L’Heure du Midi» le peintre a remplacé le lambris mural d’Aveline par la représentation du buffet mural de la salle à manger!
Le propriétaire du château, Joseph-Aloys de Cholet, était un personnage important qui exerça de hautes charges politiques, notamment comme membre du Conseil des Deux-Cents, puis des Soixante et enfin du Conseil secret. Il fut également maître de l’Hôpital et bailli de Surpierre. Il a fait preuve d’un esprit novateur en choisissant de faire représenter dans son salon ces scènes élégantes. En effet, c’est seulement après 1760 que l’on connaîtra des décors de ce genre dans le canton de Fribourg, notamment à la maison de Reyff à la Grand-Rue 14 à Fribourg, puis au château de Jetschwil.

Marie-Thérèse TORCHE-JULMY dans « A suivre… »

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" LE TEMPS DE L'APRES-DINER [DEJEUNER]. Délicieux jardins, agréable verdure, / Beaux parterres que Flore enrichie de ses dons, / D'un livre ingénieux souvent sur vos gazons / On se plaît à goûter l'amusante lecture. / Plus vif dans mes plaisirs, pour moi j'aime bien mieux / Accompagnher Philis, et lire dans ses yeux / Qu'au fond de vos bosquets un solitaire azile, A nos tendres ardeurs deviendrait fort utile." Gravure de F. Aveline le fils d'après Mondon. "Se vend à Paris chez A. Aveline rue St-Jacques de la Reine de France, Et chez Mondon le fils rue St Eloy à l'hotel Pepin. A.P.D.R. [Avec Privilège du Roi]". Cette gravure fait non seulement d'une série ; elle est une production Aveline/mondon qui a produit de très belles gravures baroques avec une fantaisie charmante, où les perspectives sont tronquées et le merveilleux subtilement amené. Dimensions : 33,5 x 41,2 cm.

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A Grolley, il existe encore un autre château: le château de Rosière.

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Rosiere

Au 12e siècle, les seigneurs de Grolley sont mentionnés plusieurs fois dans les registres des donations d'Altenryf, notamment en tant que bienfaiteurs du couvent, par exemple Cono de Groslerio en 1158, dominus Petrus de Groslerio en 1178 et Hendricus miles de Grolers en 1180. Il est cependant peu probable que Grolley même ait possédé un château fort car rien ne permet de le supposer. On est plutôt tenté de croire que ces seigneurs et ces chevaliers avaient leur domicile à Rosières, tout proche.      

Rosiere

Les congrégations religieuses devaient trouver le site de Rosière à leur convenance. Des chartreux auraient séjourné deux ans dans son château. L'un d'eux s'appelait Dom Léon Marie Guérin, coadjuteur de la Valsainte.  

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Un autre, s'appelait Dom Clixte, ancien Capitaine de Cavalerie, qui aurait pris part à la charge héroïque des cuirassiers, lors du combat de Reichshofen en 1870. Ce dernier décéda en 1904 à Rosière et fut inhumé à Grolley. Ce château fut entre les années 1944 à 1947 occupé par les Mariannistes. Il fut acquis et transformé dès 1966 à l'intention des retraitants.(Coopérateurs paroissiaux du Christ-Roi)

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Site de la commune de Grolley

Bibliographie

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©Les châteaux suisses. Die Schweizer Schlösser. The Swiss Castles