«Thal» désigne la dépression qui s'intercale entre le Buchberg et le Lutzenberg, région viticole du haut Rhin dont la renommée n'est plus à faire. Du haut des coteaux, le regard trouve libre cours jusqu'à l'embouchure du Rhin et jusqu'au lac de Constance. La beauté, la fertilité de la région déterminèrent des siècles durant les riches bourgeois saint-gallois à acheter des clos et à y établir une maison où passer l'été et l'automne.
Le castel de Greifenstein repose sur le flanc nord du Buchberg. Pour en connaître l'histoire, il faut remonter à la famille Watt de Saint-Gall, plus précisément au célèbre Vadian. Celui-ci remit le domaine en dot au marchand toilier Laurenz Zollikofer qui épousa sa fille Dorothea. Aux environs de1560. Dorothea fit aménager le château en résidence de campagne seigneuriale. Comme elle portait un griffon (Greif) noir sur ses armoiries, elle appela son château «Greifenstein". En 1665, le domaine seigneurial, grossi d'importants biens ruraux, passa à la famille grisonne Salis-Soglio. Le hobereau Rudolf von Salis, ancien commissaire à Chiavenna et premier propriétaire foncier de sa lignée, entreprit de transformer la maison seigneuriale dans le goût baroque du temps. L'ornementation fut en partie complétée par d'autres Salis. Ainsi attribue-t-on à Ludwig von Salis-Soglio l'ajout des armoiries sculptées au-dessus de l'entrée avec l'écu en bannière des Salis portant le saule ou marsault (marem salicem).
La composition d'ensemble se modèle sur le type du carré de cour fermé. Etablies en axes parallèles au dos de la maison de maître, deux dépendances, une tour-porte et la maison des domestiques réunies par un mur crénelé sorte de braie créent l'espace d'une esplanade. Greifenstein montre dès lors une conformité évidente avec l'architecture des résidences nobles ou baronnies des 15e et 16e siècles.
Le bâtiment principal est une construction de deux étages sur plan légèrement rectangulaire avec toiture en bâtière à faîtes croisés. Au point d'intersection des deux pannes faîtières se dresse un lanternon octogonal à dôme bombé sur lequel est juché un joli campanile, lui-même en forme de lanterne. Les murs de maçonnerie massive des façades sont percés sans ordre particulier de grandes fenêtres simples, jumelées par deux et plus, avec meneaux et vitrage en cul de bouteille. La façade septentrionale regarde la terrasse du jardin et le lac au loin par des fenêtres couplées, ouvertes à l'extrémité orientale de chacun des deux étages, éclairant les deux pièces principales.
L'accès de la cour au hall d'entrée est commandé par un portail cintré se composant de deux vantaux à chevrons. Les armoiries des Salis règnent sur l'ensemble. Une disposition intérieure, dite double en profondeur, identique à chacun des deux étages, répartit six pièces sur deux rangées. Côté cour, le vestibule, incluant l'escalier intérieur, est flanqué de deux chambres, tandis que côté lac, la rangée compte trois pièces d'habitation de dimensions semblablement identiques. L'aménagement de type seigneurial remonte pour l'essentiel au 17e siècle; on notera cependant au rez-de-chaussée un beau poêle de faïence de 1792 orné de peintures au manganèse. Le grand vestibule central aménagé sous les combles sert actuellement de salle de concerts.
Le château est une propriété privée.
Dieses Schloss liess die Tochter des st. gallischen Reformators nach dem Tode ihres Vaters (1551) errichten. Joachim von Watt, genannt Vadianus, der ein bedeutender Humanist, Rektor der Universität Wien und nach der Rückkehr nach St.Gallen Stadtarzt, Bürgermeister und Reformator war, übergab seiner Tochter die weitläufige Besitzung am Buchberg - sie bestand aus Wiesen, Wald und Rebbergen - als Morgengabe anlässlich der Vermählung mit dem reichen Kaufmann Leonhard Zollikofer von Altenklingen. Die von Watt führten einen schwarzen Greifen auf silbernem Grund im Wappenschild. Dorothea gab daher voll Stolz ihrem Schloss den Namen "Greifenstein".
Hundert Jahre später - 1665 - ging das Besitztum käuflich an den Podesta Rudolf von Salis - Soglio von Chur über. Junker Rudolf nahm verschiedene bauliche Veränderungen vor - so wird damals der achtseitige Zwiebelturm auf den Kreuzfirst aufgesetzt worden sein: Im Innern erhielt das dreistöckige Herrenhaus die Ausstattung barocken Charakters, die noch heute vornehm und wohnlich wirkt.
1865 veräusserte die Bündner Familie den Greifenstein; er kam in bürgerliche Hände und manche Besitzwechsel bestimmen das Schicksal des grossen Hauses bis auf den heutigen Tag. Eine Architektengemeinschaft modernisierte das Innere stilgerecht im Jahre 1920.
Die Hauptfassade des Schlossgebäudes aus der Zeit um 1560 mit seinem Rundbogenportal, gekrönt mit einem aufwendigen Salis - Sogliowappen, zeigt noch deutlich Nachwirkung der Gotik. Zu erkennen ist dies aus der unregelmässigen Verteilung der ungleichgrossen Fenster in der breitgelagerten Mauerfläche. Das Phänomen der Stilverspätung spielt in der schweizerischen Kunstgeschichte eine bestimmte Rolle. - Die beim Hauptgebäude stehenden Oekonomiegebäude umfassen zusammen mit einer mittelalterlich anmutenden Ringmauer einen stimmungsvollen Innenhof, den man gerne als würdigen Rahmen für gelegentlich intime Instrumentalkonzerte sehen möchte.
Das Innere des Herrenhauses umfasst zwölf grosse Zimmer und drei beinahe fürstlich präsentierende Hallen.
Heute Privatbesitz.
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