Le château de Nyon: Musée historique et des porcelaines

Nyon
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Vues aériennes de Nyon

 

Dominant le lac, la silhouette du château avec ses tours s’aperçoit de loin, particulièrement bien mise en valeur depuis la restauration récemment achevée. La nouvelle blancheur des façades et l’imposante terrasse sud réhabilitée redonne à l’édifice sa place dominante dans la ville.
Le corps de logis principal du château est sans doute ce qui subsiste de la maison forte des sires de Cossonay-Prangins mentionnée en 1288. Cette dernière, qui subit un violent assaut lors du siège de Nyon par la Savoie en 1293, fut sans doute en partie détruite, puis reconstruite peu après par Louis de Savoie. De cette époque datent des tourelles d’angles, qui seront modifiées au XVIe siècle. Seule la tourelle nord-ouest a conservé sa disposition d’origine reposant sur un encorbellement formé de gros blocs calcaires récupérés assurément de monuments de l’ancienne ville romaine.

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L’édifice actuel est surtout marqué par les transformations de l’époque bernoise effectuées pour installer le siège baillival, à l’instar de la plupart des anciens châteaux médiévaux. De 1574 à 1583, les travaux développèrent les défenses extérieures, destinées davantage à imposer une vision symbolique du pouvoir que de revêtir de réelles fonctions militaires. Ces transformations furent placées sous la direction des maçons Uli II Bodmer et Antoine Vallon et furent supervisées par Uli Jordan puis, pour la fin du chantier, par les maçons Antoine Mutter et Jean et Antoine Pauli.
De cette époque date la tour nord, qui sera d’ailleurs appelée la tour du bailli, conçue pour défendre la cour intérieure, ornée de mâchicoulis dans un style archaïsant. Des fragments du décor d’origine de l’étage supérieur, retrouvé puis restitué lors d’une restauration antérieure, laissent entrevoir un faux appareil à joints rouges sur fond blanc. Cette imitation de grands quartiers de pierre devait sans doute faire croire à une belle et solide construction, mettant ainsi en évidence cette tour édifiée par le maître maçon Antoine Vallon.

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L’accès du côté de La ville était défendu autrefois par une tour-porte puis par un fossé que l’on franchissait au moyen d’un pont-levis. Au-delà du fossé se trouvaient les dépendances (grenier, écuries, étables, grange, etc). A l’ouest, au sud et à l’est, pour sa défense, le château possédait des lices et des braies surmontées d’un parapet crénelé. Des échauguettes placées dans les murs d’enceinte complétaient ce dispositif.
A l’est, des galeries ferment la cour intérieure. Décorées à plusieurs reprises, elles portent d’élégantes peintures murales de la fin du XVIIe siècle montrant des guirlandes de fruits attachées à des colonnes représentées en trompe - l’œil. Dans les tours, l’installation de petites chambres permirent sans doute un isolement bienvenu pour y travailler.
Sur la porte d’entrée, la copie d’une pierre sculptée montre trois écus aux armes de Berne, de Nyon (ajoutées tardivement) et du bailli Marquard Zehender surmontés de l’aigle bicéphale impériale. La tour d’escalier hexagonale, datée de 1576 sur la porte, donne accès aux différents niveaux qui conservent de beaux aménagements de cette période, des décors peints, des plafonds à solivages apparents dits « à la française ».
Le château, acheté par la commune en 1804, abrita dès lors plusieurs services de l’administration ainsi que des prisons encore utilisées tout récemment. Vers 1822-1825, les bâtiments qui précédaient le château du côté de la ville furent détruits, créant ainsi une nouvelle liaison avec la place. Dès 1888, le musée historique s’y installa. Il vient d’être entièrement réaménagé et occupe maintenant l’ensemble de l’édifice à la suite d’une restauration complète. (Brigitte Pradervand "Châteaux en Pays de Vaud")

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Nyon par Kirchner en 1878 (graphica-antiqua.ch)

Bibliographie

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