LE CHATEAU DES TOURELLES, soit la Grande Baudelle, chemin Edouard-Sandoz. Le bâtiment appelé aujourd'hui la Grande Baudelle fut construit vers 1867 par Gustave Decoppet sur une ancienne maison avec grange qui se nommait sans doute déjà "la Baudelle" au XVIIIe siècle et qu'il avait achetée en 1864. L'architecture de cette maison de maître intéressante par son historicisme éclectique lui fit donner avant 1886 le nom de «Château des Tourelles», qui lui resta jusqu'aux restaurations d'avant guerre, mais que l'état où l'ont laissé ces dernières ne justifie presque plus.
Le «château» se dresse en retrait d'une terrasse composée de deux bastions arrondis et de deux pans de murs pleins entre lesquels s'insère un portique percé de quatre arcs Tudor, surmonté d'une balustrade et servant de serre. Il comportait un corps de logis principal de plan rectangulaire et, greffées à sa façade regardant le lac, une fausse tour carrée et une tour ronde encadrant une véranda. La fausse tour carrée, aux angles marqués de colonnettes gothiques, était sommée d'une corniche d'arcatures et d'un crénelage fantaisiste cantonné de dés. La tour ronde évoquait, par l'ordonnance de son deuxième étage, formant comme un tambour garni de colonnettes, le château Renaissance d'Usson en Saintonge. La véranda présentait l'aspect d'un portique à arcades Tudor avec piles carrées doublées de pilastres à l'extérieur et d'une terrasse bordée d'un garde-corps en pierre rythmé de dés portant des vases.
Des chaînes appareillées, des corniches à modillons, des cordons entre les étages et des fenêtres aux encadrements liés verticalement rappelaient la Renaissance. Les baies supérieures se flanquaient de colonnettes et leur linteau, parfois sculpté, se couronnait de larmiers anguleux, alors que la plupart de celles du rez-de-chaussée du corps principal s'ornaient d'arcs Tudor pris entre une corniche sur modillons et l'agrafe très riche de la baie elle-même. La façade du corps principal, enserrée par les deux tours, rehaussée de pilastres entre les baies du premier étage, s'enrichissait encore d'une corniche renaissante avec triglyphes et boucliers ronds. Le toit Mansart, animé de lucarnes à frontons ouverts, était interrompu au-dessus de la façade lac par un pignon de lucarne surélevé à gâble gothique ajouré de deux fenêtres; on retrouvait un gâble du même type entre deux oculi gothiques sur l'entrée postérieure en saillie ménageant une étroite terrasse.
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