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Selon la chronique des évêques de Lausanne, Landry de Durnes (1159 à 1177 environ) avait fait construire une tour à Rive d'Ouchy. Détruite par le comte Thomas de Maurienne vers 1207, elle fut relevée de ses ruines avant 1212 par l'évêque Roger de Vico Pisano, c'est, dans son essence, celle qui existe encore actuellement. Les autres éléments, postérieurs, qui composaient le château sont plus difficiles à dater. A partir de 1273 apparaissent des mentions de la «maison épiscopale» d'Ouchy et, dès 1283, du «château» même (castrum), prouvant que les bâtiments qui accompagnaient la tour avaient pris de l'extension jusqu'à constituer un véritable château-fort. On cite, au début du XIVe siècle, la «grande salle» (aula) qui ne pouvait se limiter à la tour elle-même, laquelle donna pourtant son nom - «Tour d'Ouchy» ou «Tour de Rive» - au château quelque temps encore. C'est donc probablement déjà dans le dernier quart du XIIIe siècle, sous l'évêque Guillaume de Champvent (1273-1301), qui rénova aussi, semble-t-il, le château épiscopal de Lucens et dont le frère même reconstruisit le château seigneurial de Champvent, que celui d'Ouchy prit l'aspect qu'il garda longtemps après. Cet agrandissement est sans doute non seulement le contrecoup de l'affirmation de la commune de Lausanne (1282-1285) aux dépens du pouvoir épiscopal, mais aussi celui de la fondation, par les Savoyards, des villes fortes de La Tour-de-Peilz (1282) et de Morges, toutes deux au bord du lac Léman, à peu de distance de Lausanne (1286 ou 1287)
en 1669
en 1888
On sait aussi qu'en 1445, les habitants d'Aran, de Chatagny et de Grandvaux, qui formaient le «ressort» du château d'Ouchy, étaient tenus de travailler à ses fortifications et de s'y réfugier en cas de nécessité. Cette place forte fut le lieu de résidence préféré de Guillaume de Varax, évêque de 1462 à 1466, qui, de ce fait, y apporta vraisemblablement de nouveaux aménagements. C'est là aussi que se trouvaient une partie des prisons épiscopales.
Après la conquête bernoise, les Lausannois ne purent obtenir, comme ils l'avaient escompté, la possession du château d'Ouchy, qui continua à servir de prisons et que, pour cette raison, les Bernois entretinrent quelque temps. En 1609, la tour fut incendiée et immédiatement restaurée. Ensuite, le château tomba peu à peu en ruine, sauf le donjon qui, utilisé comme grenier, fut réparé en 1761. En 1686, on construisit des bâtiments dans l'enceinte et, deux ans plus tard, Berne permit d'y établir un four du côté oriental. En 1693, à l'emplacement des grandes salles poussaient des mûriers. Au XVIIIe siècle, divers édifices (bureau des péages, maisons, boutiques) s'y installèrent. En 1885, l'Etat de Vaud céda le tout à Jean-Jacques Mercier, qui fit démolir, de 1885 à 1888, les bâtiments et les ruines de l'ancienne demeure épiscopale - sauf la tour, qui fut seulement modernisée - pour élever l'hôtel actuel, en forme de château néo-gothique, de 1889 à 1893 (architecte Francis Isoz).
Dessins de Jean-Benjamin de La Borde 1784
La tour Haldimand et Ouchy par Bartlett en 1836 (graphica-antiqua.ch)
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