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La partie La plus ancienne du bâtiment, située à l’arrière de l’édifice, forme une sorte de tour carrée. Elle fut édifiée vers 1200 selon une date donnée par l’analyse dendrochronologique. Au XIIIe siècle, le château devint propriété successivement de la famille la Tour-Châtillon, de Jordane de Cossonay, des enfants d’Aymon de Grezier, puis d’Isabelle de la Roche en 1315. Il fut ensuite racheté par Mermet de Rovéréaz en 1343-1345, dont la famille resta propriétaire en tout cas jusqu’au XVIe siècle. Séparé de ses terres, le château fut ensuite subdivisé en plusieurs propriétés, probablement dès le XVIIIe siècle, pour être finalement occupé par des ateliers d’artisans au XIXe siècle. Laissé à l’état de ruine au siècle passé, le château fut sauvé dès 1987 grâce à la création d’une association puis d’une fondation qui, depuis cette date, en assurent la restauration et l’animation.
A l’intérieur, qui se visite sur demande, subsistent de nombreux vestiges des travaux effectués entre 1485 et 1518, époque à laquelle Grégoire de Rovéréaz est propriétaire des lieux. Lors de ce chantier, le château fut transformé en profondeur et doté de plusieurs plafonds à solives moulurées. Des cheminées monumentales taillées dans le « marbre » de Saint-Triphon furent construites durant cette période, élevant sans doute notablement le confort de l’ancienne maison forte. De belles peintures murales anciennes ont été récemment retrouvées dans l’une des pièces. La facture soignée de quelques fenêtres, portes et cheminées, ainsi que la présence d’éléments de sculpture, permettent d’attribuer ces travaux au tailleur de pierre actif dans la région Pierre Guiguoz. Ce dernier est sans doute aussi l’auteur des charmantes petites sculptures qui ornent la chapelle de Chastonay à l’église Saint-Victor d’Ollon. La découverte d’un petit cœur sculpté sur le congé d’une fenêtre de la façade orientale du château pourrait être en quelque sorte une signature de l’artiste, une branche de la famille Guiguoz portant ce détail sur ces armoiries. Cet édifice vaut le détour, de même que le village d’Ollon et ses belles fontaines.
L’accès actuel, par le chemin du Château, est sans doute le même que celui qui était emprunté au Moyen Age. On distingue encore dans les murs de la tour ronde des meurtrières qui permettaient d’assurer la défense des lieux contre les assaillants. Sur la façade sud se lisent les multiples étapes constructives du château. Au premier niveau se trouvait la grande salle d’apparat, l’aula, construite au XIVe siècle. Une grande cheminée sculptée dans le « marbre » de Saint-Triphon y est conservée. La pièce possédait un grand plafond à caissons dans le genre de ceux qui ornent le château de Chillon. Un œil attentif permettra de déceler de part et d’autre de la grande fenêtre à meneau central, de petites baies en accolade, du XVIe siècle et, sous la toiture, un reste de crénelage du XIVe siècle. On devine aussi les fragments d’un cadran solaire, presque effacé actuellement. La tour à l’ouest remonte sans doute au XVIIe siècle. Sur la façade ouest subsiste une porte gothique en arc brisé du XIVe siècle.
sur la façade orientale, les vestiges les plus anciens sont deux fenêtres gothiques avec un linteau en accolade et un petit cœur sculpté sur le piédroit de la fenêtre du premier étage. Les autres fenêtres ont été modifiées au cours des XVIIIe et XIXe siècles.
Derrière La façade nord, qui s’est partiellement effondrée lors des travaux de consolidation effectués dans les années 1990, se trouve la partie la plus ancienne du bâtiment qui correspond à la grande « tour » rectangulaire, aux murs d’une grande épaisseur à leur base (entre 90 et 120 cm).
Le château reprend vie peu à peu grâce à une restauration très respectueuse.
(Brigitte Pradervand "Châteaux en Pays de Vaud")
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