Autres vues aériennes de Cressier
Autrefois, Cressier était une petite seigneurie qui s'étendait sur le territoire de l'actuelle commune du même nom, à environ 8 kilometres au sud-est de Morat. La lignée des seigneurs de Cressier, attestée au 12e siècle, prit déjà fin au 14e siècle. A la faveur d'un mariage, la seigneurie devint propriété des Bubenberg de Berne, lesquels la cédèrent à des banquiers lombards établis à Morat, du nom d'Asinari. En 1403, la famille, endettée, dut aliéner son bien.
Une série de transferts - les sources parlent de Willi Praroman et de Jean Folli, dit Oguey de Fribourg - amenèrent au 17e siècle le château dans la famille de Pancraz Python et de sa femme Helena de Reynold. En 1661 Elisabeth Python, leur fille unique, épousa Ferdinand de Diesbach (les armes des deux époux ont été reproduites en 1691 sur le manteau de la cheminée monumentale du grand salon). Diesbach mourut en1696 sans laisser de descendance. Sa veuve légua Cressier en 1708 à François de Reynold, Commandant des Gardes Suisses de France, Lieutenant général des armées du roi, et le château demeura depuis lors la propriété de la famille Reynold.
Le plus illustre représentant de la lignée fut l'écrivain et historien Gonzague de Reynold, mort en 1970, qui conçut à Cressier plusieurs de ses écrits les plus importants, dont l'importante série en sept volumes de "La formation de l'Europe".
En 1974, un terrible incendie ravagea le château et le détruisit aux trois quarts, et c'est la petite-fille de Gonzague de Reynold, Sabine de Muralt et son mari, qui de 1974 à 1977 le reconstruisirent, le restituant dans son intégrité et son originale beauté
Photos de l'incendie du 3 au 4 novembre 1974 et une photo de la restauration de la charpente.
Le château repose sur l'emplacement de l'ancienne forteresse des seigneurs de Cressier comme en témoignent les vestiges d'un donjon. L'aspect qu'il présente actuellement lui fut donné vers 1665, lorsque Ferdinand de Diesbach fit transformer l'ancien édifice vieux d'un siècle. Vers 1780, la maison dc maître reçut encore sur l'ouest une aile plus basse, transformation comparable à celle que connut la résidence de campagne de Balliswil de peu son aînée. Les similitudes ne s'arrêtent pas là, puisque, architecturalemnent surtout, les ressemblances se marquent au premier regard.
Petite salle avec poêle de 1665
Le grand salon avec grisailles
Comme à Balliswil nous découvrons à l'intérieur du château des pièces abondamment peintes. La salle du rez-de-chaussée donne à voir des figures allégoriques parmi une suite de colonnes corinthiennes. Le grand salon tire son unité du décor en grisaille exécuté au moyen de peinture à la chaux. C'est tout un jeu d'encadrements, où se mêlent pilastres, couronnes de feuilles et guirlandes, soulignant les contours des panneaux ornés de trophées, de vases, de cornes d'abondance, de bustes et de védutes. Même la cheminée est peinte: elle porte la date de 1691. Quelques années auparavant, le petit salon recevait sa décoration murale dans l'hypothèse que les peintures sont de facture contemporaine au poêle daté de 1665. Au fil des murs, enchâssé dans un univers d'ornements et de créatures fabuleuses, c'est un vaste déploiement d'images, de védutes de parcs et de châteaux aux décors de cour qu'interrompt la représentation d'une bataille navale au-dessous de laquelle on reconnaît, sur la porte, le portrait en pied du couple de Diesbach. Au plafond, les panneaux reflètent le monde hermétique des emblèmes baroques. L'arcature et la frise aux putti qui se déroulent à la base du poêle, plus anciens, remontent au début du siècle.
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