S'étendant au sud de l'actuel noyau urbain, Jicin n'était au début qu'une petite colonie au pied du château fort de Velis. Vers 1300, elle fut élevée au rang de ville. Plus tard, la construction de la ville se poursuivit dans un endroit plus propice, sur une plaine surélevée, que contourne la rivière Cidlina au sud et à l'ouest. Les fortifications munies de bastions semi-circulaires se sont conservées jusqu'à nos jours par section tout autour de la ville. Des portes, il ne s'est conservé que celle de Valdicka qui a la forme d'une haute tour prismatique. Construite originairement en style Renaissance, elle fut complétée ultérieurement par un étage avec un partour empruntant très tôt une allure baroque. Le toit pyramidal au mouvement svelte caractéristique date de 1840.
Des constructions maçonnées surgirent notamment à la suite d'un grand incendie en 1572. Après la bataille de la Montagne Blanche, le domaine passa aux mains d'Albrecht de Wallenstein qui tenta de donner à Jicin une apparence toute nouvelle pour que la ville pût remplir la fonction de centre administratif de ses possessions au nord-est de la Bohême. D'importants travaux de constructions permirent à la ville de s'élargir considérablement, surtout en direction est. Bien que le projet de Wallenstein prévoyant l'édification de huit blocs de bâtiments comme partie intégrante des nouvelles fortifications, ne fût réalisé que partiellement, il va sans dire que Jicin subit, sous la domination de ce militaire, une série de transformations majeures. Le château fut l'objet d'une vaste reconstruction pour devenir la résidence représentative de la cour du duc. Les jésuites édifièrent un lycée avec un collège près de l'ancienne église paroissiale.
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, la ville poursuivit son extension notamment dans le faubourg Valdické, où de nombreux édifices remarquables firent apparition.
Visitons maintenant les monuments historiques les plus intéressants de la ville de Jicin. Le château tout d'abord. La partie nord-ouest de l'actuel édifice a conservé l'aspect original Renaissance du château. Le bâtiment ayant été peu à peu agrandi et remanié, les dernières modifications s'effectuèrent dans le style classique. Le château est un édifice monumental enfermant deux cours rectangulaires en arcades. Une vaste ferme qui se termine par des écuries d'origine est annexée au château en direction opposée de la place. La façade orientée vers la place comporte deux étages aux arcades continues qui se marient harmonieusement avec les autres parties de la place. Deux passages sous les arcades donnent sur la cour, les angles du château sont élargis avec des encorbellements. La salle principale se trouve à l'étage de l'aile frontale. L'aile est du château abrite actuellement le musée de district, une partie des écuries fut aménagée pour recevoir la galerie de district consacrée à l'art tchèque du XXe siècle. Le jardin s'étendant derrière le château et dessiné à l'origine en terasses fut transformé en parc municipal.
Sur la place Wallenstein, nous pouvons admirer la fontaine du couronnement construite dans le style Empire qui date de 1836. A son proximité, il y a la mairie et, au coin opposé, la porte Valdicka. La construction que nous ne pouvons pas manquer à Jicin - la loge Wallenstein située au bout d'une allée formée à l'origine de tilleuls sur une longueur de presque quatre kilomètres qui mène de Jicin à Valdice. C'est une construction puissante érigée par les architectes de Wallenstein après 1630. La décoration de l'édifice, qui est analogue à la salla terrena du palais Wallenstein à Prague, est restée inachevée. A l'arrière, trois pièces avec des plafonds en stuc sont attenantes à la loge.
Vous vous sentirez, certainement, comme dans un conte de fée en contemplant le château de Kost. Il pousse, littéralement, d'un énorme éperon rocheux, dans la région romantique du Paradis de Bohême. Il a été fondé à la moitié du XIVe siècle et, bien que les propriétaires l'aient maintes fois remanié, il a conservé son apparence gothique, avec ses tours typiques et ses créneaux.