Née de l'exploitation de mines d'argent, Kutná Hora devint, au XIVe siècle, une ville royale dotée de monuments symbolisant sa prospérité. L'église Sainte-Barbe, joyau du gothique finissant, et la cathédrale Notre-Dame de Sedlec, restaurée dans le goût baroque au début du XVIIIe siècle, influencèrent l'architecture d'Europe centrale. Ces chefs-d'œuvre s'insèrent aujourd'hui dans un tissu urbain médiéval préservé qui frappe par la richesse de ses demeures privées.
La ville de Kutna Hora est à environ 60 Km à l’est de Prague. La ville de Kutna Hora était au Moyen-Age, la ville tchèque la plus célèbre et la plus riche. Son éclat lui a été donné, entre autre par le fait que entre, le 14ème et 15ème siècle, elle était la résidence du Roi de Bohême, Venceslas IV. Déjà au 13ème siècle, de riches gisements d’argent y furent découverts. Les revenus tirés des mines locales augmentaient le prestige de la Couronne royale. Un hôtel de la monnaie y vit également le jour, qui frappait le gros de Bohême (mais aussi de Prague) dont les visiteurs pourront, jusqu'à aujourd’hui, se procurer la réplique. Parmi les plus célèbres monuments architecturaux, notons l’église gothique Saint Jacob (1330-1420) et l’église Sainte Barbe (1388-1565, appelée patronne des mineurs) qui est des plus récentes. Font partie également des monuments de Kutna Hora de premier plan, l’Hôtel de la monnaie, la cour italienne datant de la fin du 13ème siècle et certaines maisons comme par exemple ce qu’il convenait d’appeler la maison de pierre ou maison princière dans laquelle se trouvait un atelier d’alchimiste. Le bâtiment du petit château se situant non loin de là, dans la partie des fortifications urbaines d’alors, a un rapport direct avec le passé des mineurs.
Aujourd’hui, on y trouve le musée permanent présentant l’histoire de l’exploitation de l’argent. La visite de l’une des mines du Moyen-Age constitue d’ailleurs une attraction de l’exposition. A Kutna Hora il y a toute une gamme d’édifices sacrés, la résidence de l’archidiacre, à l’origine école latine, ou une grande église du monastère dans le quartier de Sedlec avec, non loin de là, un curieux ossuaire très fréquenté et dont les intérieurs sont formés exclusivement d’os humains provenant de l’époque de la Guerre de Trente Ans.
Les faits attestant le peuplement de la localité de Hradec ne sont pas antérieurs au Xe siècle. A cette époque-là, Hradec joue le rôle de chef-lieu du territoire habité par la tribu des Slavnik de Libice et, après le massacre de ces derniers, par la famille concurrente des Premyslides. Alors, Hradec fait partie des grands sites fortifiés dont la position sur un sentier allant de Prague en Silésie et en Pologne le prédispose à devenir un important centre commercial, militaire et religieux. Après la chute de la famille des Slavnik et l'apparition de l'Etat tchèque unifié sous les Premyslides, à la charnière des Xe et XIe siècles, Hradec devient progressivement le centre de l'administration princière et, dès le XIIe siècle, elle est proclamée ville résidentielle des reines-veuves de Bohême. De cette époque datent également les premières mentions sur l'archidiacre de Hradec, représentant un important chaînon de l'administration religieuse de l'évêché et gérant en même temps l'ensemble de la région de Bohême orientale.
A la charnière des XIIe et XIIIe siècles, le lieu fortifié au pied du château est élévé au rang de ville. Elle se voit attribuer ce privilège dont on peut retrouver la mention sur un parchemin déposé aux Archives régionales de Hradec Kralove, en 1225. Au XIIIe siècle apparaissent de nombreux couvents, églises et banlieues qui accueillent les artisans; le château possède un Hôtel de la Monnaie appartenant aux rois de Bohême. Hradec moyenâgeuse accueille des colonies allemandes et l'on voit apparaître des constructions en briques. Les guerres hussites mettent un terme à la domination des patriciens allemands.
Au XIVe siècle, la production artisanale atteint un niveau permettant la formation des premières corporations. Jouissant de nombre de privilèges de la part des rois de Bohême, Hradec devient la plus importante ville royale après Kutna Hora.
Le noyau historique de Hradec Kralove compte un pâté de maisons d'origine gothique ou Renaissance, un groupe de maisons de chanoines baroques et des restes de vieilles fortifications baroques de la seconde moitié du XVIIIe siècle. L'ancien hôtel de ville est une construction primitivement gothique. Le monument architectonique le plus précieux de la vieille ville est sans conteste la cathédrale Saint-Esprit en style gothique, dont nous devons à la reine Elisabeth Rejcka la construction. Cette dernière transforma la cité en la deuxième plus importante ville du royaume après Prague et lui attribua plus tard le nom de Kralove ( de la reine). L'église baroque des Jésuites fut élevée au XVIIe siècle par l'architecte italien Carlo Lurago. Elle est reliée à l'ancien collège jésuite baroque bâti au début du XVIIIe siècle. Parmi d'autres monuments, il y a la résidence épiscopale abritant une collection d'art régional, l'ancien palais du burgrave - le seul vestige conservé de l'ancien château fort royal ou le Musée national, un remarquable ouvrage de l'architecture tchèque du début du XXe siècle.
De 1900 à 1930, des architectes tchèques éminents donnèrent à la ville un visage nouveau. Ainsi, le noyau historique déclaré réserve municipale en 1962, a trouvé un digne contrepoids dans la nouvelle ville formée par des quartiers modernes avec des places et avenues dominées par une série d'immeubles monumentaux. Grâce à Frantisek Ulrich, maire de Hradec Kralove dans les années 1895-1929, le fondateur de l'architecture tchèque moderne, le professeur Jan Kotera (1871-1923) arrive à Hradec pour y réaliser les projets de plusieurs bâtiments importants. Parmi ceux-ci, le Musée, construction la plus somptueuse et représentative de la ville, construite dans les années 1909-1912. Les fortifications sont successivement démolies, le cours de l'Elbe aménagé , un réseau d'ingénierie est mis en place, sont construits de nouveaux ponts et quais, au centre de la ville apparaissent de nouveaux parcs et allées noyés dans la verdure.
Kotera trouve un digne continuateur de son oeuvre en la personne de son disciple et collaborateur Josef Gocar (1880-1945) qui continue les travaux en mariant les principes modernes de la régulation et de l'urbanisme. Il est auteur , entre autre, de l'escalier monumental de l'église Notre-Dame, citée dans des annuels d'architecture. Grâce à Gocar, Hradec Kralove possède de nombreux édifices dont la maçonnerie est en briques brutes d'un rouge éclatant. Citons l'Ecole nationale de tannerie ou le siège de l'Eglise tchécoslovaque.
Hradec Kralove est aussi un important centre industriel connu notamment par la fabrication d'instruments de musique. Le premier atelier de fabrication d'instruments de musique est ouvert en 1842 par Vaclav Frantisek Cerveny, fabricant d'instruments à vent. Une nouvelle manufacture, dont la marque de piano est connue dans le monde entier, est ouverte vingt ans plus tard. Antonin Petrof se consacre à l'assemblage de pianos. Animé du désir d'aboutir à une indépendance nationale dans cette nouvelle branche industrielle, il fonde la première usine en son genre en Bohême. En 1874, il achète le premier hall de fabrication et fait des exportations sur la totalité des marchés autrichiens et saxons. Au début du XXe siècle, Petrof exporte par chemins de fer vers la Russie, les Pays-Bas, les Balkans, L'A mérique du Nord et du Sud, l'Australie, le Japon et la Chine. A l'occasion des expositions mondiales, la firme Petrof est primée trois fois par Grand Prix et gagne quarante médailles d'or.