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La présentation de la Préfecture du district de Moutier passe automatiquement par un résumé - non exhaustif - de l'histoire du bâtiment appelé "Le Château" et de ses pensionnaires.
Selon Auguste Quiquerez, la date présumée de la construction du premier bâtiment de la Préfecture est 1590. A l'époque, il semble que l'immeuble était entouré d'une muraille et flanqué de quatre tours servant de prison. Après le départ des chanoines de Moutier, le bâtiment a été négligé et tomba en ruines. Il était toutefois habité par le garde-forestier et un lieutenant de l'Evêché et c'est au Château que les chanoines descendaient lorsqu'ils avaient affaire à Moutier.
Un premier incendie faillit le détruire en 1610. Par contre, en février 1737, l'immeuble fut réduit en cendres. A ce sujet, il convient de citer l'anecdote suivante :
"Le 5 janvier 1737, quatre pères Capucins étaient arrivés le soir à Moutier. Ils logèrent chez le receveur, au Château, qui les reçu de son mieux. Il leur procura un bon feu de cheminée pour sécher leurs manteaux tout trempés. L'heure du souper étant arrivée, ils passèrent dans le poille voisin (chambre à manger voisine) où un excellent repas fut servi. A peine étaient-ils entrés qu'on vit une grande fumée sortir de la chambre à côté qui fut incontinent suivie d'un feu violent qui prit à la poutre supérieure de la cheminée et gagna tellement la charpente du toit de la maison que celle-ci fut réduite en moins d'une heure en cendres".
Le Chapitre - on sait qu'il habitait Delémont depuis le Réforme - le fit immédiatement reconstruire. Il en coûta la somme de 15'000 livres bâloises. Le bâtiment actuel, de style baroque, n'a aucun caractère original, à l'exception probablement des murs du rez-de-chaussée et des voûtes qui seraient demeurées intactes.
Terminé en 1740, le bâtiment emprunte comme il était à la mode à cette époque, l'architecture François Mansart (1598-1666) par un mouvement de solidarité entre l'architecture de la renaissance et le classicisme français en adoptant une toiture particulière appelée aujourd'hui encore toiture à la Mansart.
Cette mesure architecturale combinait élégament les
besoins de vie nouvelle. Largement ouverte vers l'extérieur
par de belles et nombreuses fenêtres donnant sur un part
à la française flanqué d'un point d'eau. Le
bâti, en pierre, renferme de grandes pièces,
s'arrête en architecture extérieure de façon
très linéaire au niveau de la toiture dans un style
renaissance et dans un caractère de volume très
baroque.
Le toiture à la Mansart surmontant cet ensemble est faite pour
recevoir un maximum d'annexes et de pièces pour petites gens
dans un grand volume cassé en terrasson et brisis pour
éviter une impression de masse trop écrasante par
rapport au bâtiment.
Si l'on se réfère à la conception Mansart qui
voulait des constructions en pierre, couvrant de façon
fonctionnel et habitable dans des matériaux limpides et en
toute simplicité, on peut effectivement déclarer que le
bâtiment de la Préfecture s'inspire de ce style
Il reste, en revanche, de l'ancienne demeure prévôtale une annexe servant de dépendance (actuellement l'Office forestier) et deux tourelles. Ce bâtiment, aux dimensions de 10,00 m de longueur et 9,50 m de largeur, de construction massive, est coiffé d'un toit surplombant d'un bel effet. Au rez-de-chaussé, côté Sud, se trouvent des caves voûtées caractéristiques. Certains locaux ont servi, durant le 19e siècle, de salles d'arrêt. La tourelle - au pourtour d'environ 20,00 m, servait de défense de la place si l'on en juge par les meurtrières qui sont percés dans les murs.
Pendant la Révolution française, le Château fut
vendu comme bien national (1798). Ce sont les frères Moschard
de Moutier, Jean-Henri, ancien maire, et Charles-Henri, pasteur,
habitant alors à Colmar, qui s'en rendirent
acquéreurs.
En 1817, l'Etat de Berne, représenté par
Bernard-Emmanuel de Rodt, seigneur grand bailli de Moutier, se rendit
acquéreur de l'édifice pour la somme de 1'000 louis
d'or ou 17'200 livres suisses. Outre le bâtiment, les
tourelles, le grenier, les murs de clôture, l'armoire dans la
salle voûtée, le jardin, le terrain environnant ainsi
que le droit à la source communale faisaient partie de la
propriété de l'Etat. C'est dans cette demeure que
résida, jusqu'en 1831, le grand bailli puis le
préfet.
En 1932, l'Etat de Berne fit construire, sur le côté Est, une nouvelle bâtisse qui abrite actuellement le Tribunal, les prisons et un appartement. La dépendance qui fut utilisée durant de nombreuses années comme locaux d'archives a été rénovée dans les années 1980 pour servir de bureaux pour l'Office forestier. Pour sa part, la Préfecture fut rénovée (toiture et façades) en 1991 et 1992. Des travaux intérieurs furent également entrepris pour les locaux de la Préfecture en 1993. Le Registre foncier qui occupait le rez-de-chaussée, fit place à une partie du Tribunal à partir de 1994. La réforme de la justice de 1997 amena d'autrs changements puisque les locaux du Tribunal sis dans le bâtiment de la Préfecture furent remplacés par ceux du Juge d'instruction et du Procureur. Le Tribunal de district, quat à lui, fut remplacé par un Tribunal d'arrondissement et il occupe désormais tout le bâtiment de la Rue du Château 9.
Au 1er janvier 1998, les locaux de l'Office forestier furent abandonnés (Rue du Château 11).
Deux éléments éveillent la curiosité
du visiteur. Il s'agit de l'ancienne cuisine voûtée sise
au sous-sol qui comporte une magnifique armoire, un ancien
évier taillé à même la pierre ainsi qu'une
plaque en fonte datée de 1718 au-dessous du manteau de la
cheminée.
En second lieu, il faut citer que la Chancellerie de la
Préfecture possède une aquarelle de Johann Karl
Albrecht von Büren datée de 1825 environ.
L'intéressé fut grand bailli de Moutier de 1825
à 1831. C'était un amateur des arts et il a beaucoup
dessiné. Selon le "Historisch Biographisches Lexikon der
Schweiz, Bd II, S. 403, no 17, il est dit ceci :
"Albert de Büren, 1791 - 1873, letzter Freiherr von Vaumarcus.
1831 verkaufte er seine herrschaftlichen Rechte dem Fürst von
Neuenburg. Oberamtmann von Münster-Granfelden 1825, Abgeorneter
im Corps législatif zu Neuenburg, 1832 - 1838 et 1845 -
1848."
Il est également bon de relever que l'Hôpital du district de Moutier possède un tableau de M. Louis Péteut qui fut Préfet de 1870 à 1901 et Président de la Direction de l'Hôpital de Moutier. Ce tableau se trouve dans la cage d'escaliers de l'hôpital, entre les étages G et H.
La Préfecture fut donc le domicile des grands baillis suivants :
Puis, des préfets furent désignés, à savoir :
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