Neuchâtel : Le château de Peseux (auf deutsch)

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Vues aériennes de Peseux

Rapport sur toutes les sources historiques du château de Peseux (pdf). (Patrice Allanfranchini, 2004)

Le château de Peseux, rapport des investigations archéologiques de 2003 (pdf) (Bernard Boschung 2004)

Le château de Peseux: restaurations intérieures (pdf)


Petite bourgade qui vient de fêter ses huit siècles d’existence, Peseux abrite le plus ancien château de la campagne neuchâteloise construit il y a cinq siècles par le bien nommé Jean de Merveilleux.
Le 12 des calendes de novembre 1195, ce qui dans le calendrier grégorien correspond au 20 octobre, le pape Célestin III signe une bulle dans laquelle il confirme les donations faites à l’église Sainte-Marie de Neuchâtel. Parmi les terres citées apparaît le nom de Pusoz, qui se transformera avec les siècles en Peseux. Ce mot désigne un lieu-dit mais signifie aussi «les puits» en bas-latin. Cette étymologie paraît tout à fait adéquate puisque le problème de l’accès à l’eau demeurera irrésolu dans le village jusqu’à la fin du XIXème siècle.
Ces puits laissent penser que des habitations se trouvaient à cet endroit avant qu’il ne devienne propriété ecclésiastique. De ce passé lointain, nous ne savons rien. A partir de 1200, quelques traces commencent à esquisser l’histoire du village. Des comptes-rendus de procès font revivre les querelles d’autrefois. Concernant surtout des disputes à propos des limites communales, de vols de pâturages ou de bois, ces textes nous transmettent l’image d’un village paisible et épargné par les catastrophes.

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Une suite de franchises accordées par les souverains français de la région permet aux Subiéreux –nom donné au habitants de Peseux à cause de leur manie de siffler qui se dit sybia en patois- de prospérer. Cette relative aisance s’oppose à la misère qui parsème les feuillets des registres des gouverneurs. Ainsi appelait-on deux «conseillers communaux» qui géraient les affaires courantes du village ainsi que la charité publique. Ceux-ci disposent d’un petit pécule destiné à aider les pauvres, les pestiférés, les vagabonds, les déserteurs, les paysans fuyant quelque soldatesque ou les «brullez», ces victimes des incendies, fléau d’une époque où le bois servait d’unique matériel de construction. Un autre fond est mis en place pour récompenser les chasseurs de fauves qui ramènent des dépouilles d’ours ou de louves.

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La construction d’un château dans ce petit bourg tranquille ne résulte pas de considérations guerrières ou administratives. Un gentilhomme de la région, Jehan de Merveilleux, a trouvé tout simplement le site charmant et y a fait bâtir une «belle maison et logis». Ce seigneur originaire de Souabe a été conseiller d’Etat et ambassadeur du roi de France auprès des Ligues Suisses. Suite à l’élévation de son manoir, d’autres personnages locaux importants se font ériger des résidences imposantes, bien que sans but militaire. Ainsi, le paysage neuchâtelois s’orne des «châteaux» d’Auvernier, de Fenin, de Beauregard, de La Borcarderie, de Cressier et du Pontet.

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Les sources divergent sur la date de construction exacte du château de Peseux. Certains citent 1513, alors que d’autres indiquent 1538. De type Renaissance, le bâtiment s’élève sur deux étages et comporte une tour hexagonale. Conçue comme un lieu d’habitation, la demeure jouit d’une ornementation soignée aussi bien à l’intérieur que sur les façades extérieures. En 1574, l’édifice se révèle trop petit pour la descendance de Jean de Merveilleux. Ses fils agrandissent le tout et rajoutent deux tours qui donnent à cette résidence son aspect définitif. Des modifications mineures ont cependant lieu à chaque changement de génération. Avec le temps, les nouvelles normes de confort influent sur l’aménagement de la bâtisse: des nouvelles fenêtres apparaissent, les cheminées et les poêles se multiplient, les pièces sont divisées en deux, des toiles sont accrochées aux murs.

Aujourd’hui, après rénovation, le château a été divisé en plusieurs appartements loués ou achetés par des privés. Quant aux caves, elles appartiennent à une entreprise indépendante, la Cave du Château de Peseux SA.

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Encavage du château de Peseux

Encavage historique du village, le château cesse toute activité de vinification en 1949 avant de renaître grâce aux efforts d’Olivier Girardin.

Les vignes, qui faisaient partie des terres liées au château, ont peu a peu été vendues ou transformées. Dans les années 1980, il ne restait qu’une parcelle de 2000 mètres carrés, blottie au pied du château. En 1982, la récolte de ce parchet est mise en bouteille sous l’étiquette Cru du Château de Peseux. Hélas, cette renaissance ne dure pas et les ceps sont rapidement remplacés par un immeuble de béton.
Impossible de savoir à quand remonte l’histoire de la viticulture à Peseux. Les plans de construction du château montrent que la culture du raisin faisait partie intégrante de la vie de la commune puisque des caves y ont été aménagées dès l’élévation de l’édifice. Lors de l’agrandissement de 1574, les nouveaux bâtiments se bâtissent sur des voûtes de pierre ornant des soubassements adaptés à l’activité viticole.

Avant le XIXème, il s’avère très difficile de trouver des documents apportant quelque précision sur le vin, sa culture et son commerce dans la localité. On ne peut que dire que le château a toujours accueilli de la vendange locale dans ses chais et ce, jusqu’en 1949, année qui marque la fin des activités de vinification du domaine.

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Les caves de l’ancienne maison de Jean de Merveilleux ne restent pas à l’abandon. Elles  voient naître le Théâtre de Poche, actuel Théâtre régional de Neuchâtel. Puis, dès 1965, elles servent pour le stockage des vins de Sandoz, entreprise de négoce, créée en 1880 par Henri Sandoz, qui devient un important acteur de la scène économique régionale. Cette société familiale, qui connaît son apogée à la fin des années 40, commercialise des vins français originaires de Bourgogne et du Beaujolais. 
En 1997, Olivier Girardin entre au service de l’ancienne maison Sandoz qui a changé de raison sociale et s’appelle désormais Cave du Château de Peseux. Dans les douze mois qui suivent, le jeune homme rachète le commerce. Il continue de vendre des vins français mais élargit son offre en proposant des flacons d’origine espagnole et italienne. En 2002, il recrée un encavage au château et acquiert tout le matériel nécessaire à la vinification. Le château ne possède plus de vignes depuis vingt ans, c’est pourquoi Olivier Girardin achète leur récolte à des propriétaires de la région. Le premier millésime comprend les trois vins traditionnels du canton, soit le Chasselas, l’Oeil-de-Perdrix et le Pinot Noir. En 2003, l’assortiment de crus helvétiques se renforce avec du Pinot Gris et du Chardonnay. Quant à 2005, des nouveautés sont en préparation sur lesquelles Olivier Girardin tient à rester discret jusqu’au grand jour de la présentation.

Textes: Alexandre Truffer
Photos: Virginie Jobé
@RomanDuVin.ch 2005

Les photos ci-dessous sont de André Locher

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Bibliographie

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